Le colostrum

Chaque éleveur sait que le colostrum est l’assurance d’une bonne santé des premières semaines de vie du veau.
Beaucoup de facteurs rentrent en ligne de compte concernant le colostrum et chaque facteur peut se révéler aléatoire en fonction de l’éleveur.
S’il ne faut pas transiger sur la qualité du colostrum, agent le plus important, la quantité et les apports temporels peuvent varier d’un éleveur à l’autre.

Comment s’assurer de la qualité du colostrum ?

La qualité du colostrum est l’élement le plus essentiel!
Un mauvais transfert immunitaire explique 20 % de la mortalité des veaux (Drackley, 2000) ! L’immunité propre des veaux apparaît 3 à 5 semaines après leur naissance. Leur taux de survie dépend donc de la prise d’anticorps, via le colostrum. Les immunoglobulines (Ig), apportées par voie sanguine ou en s’associant aux muqueuses, protègent le veau des maladies et des risques de septicémie. Le colostrum, via l’énergie qu’il contient (3 fois plus que dans un lait classique), participe au maintien de la température du nouveau-né.
Deux appareils connus existent pour s’assurer de la qualité du colostrum : le pèse-colostrum et le réfractomètre.
Le pèse-colostrum coûte environ 25€ et mesure la densité du colostrum et ainsi la quantité de gammaglobulines contenue dans le colostrum, ce qui déterminera le niveau de protection du veau.
Son utilisation est simple : à l’aide de la poire, aspirez du colostrum. Une fois le colostrum aspiré dans la pipette, attendre la stabilisation et regarder les résultats :
– si la zone est verte : le colostrum est très bon
– s la zone est jaune : le colostrum est moyen à bon
– si la zone est rouge : le colostrum est faible à très faible
Le dosage s’effectue à 20°C, avec une pipette de prélèvement, pour bien mesurer la qualité du colostrum absorbée par le veau.

Le réfractomètre est un appareil qui permet d’évaluer en quelques secondes la qualité du colostrum (concentration en anticorps).
En effet, la richesse du colostrum en anticorps modifie la réfraction de la lumière : vérifier la qualité du colostrum est donc aisé à l’aide d’un instrument optique. 
Il coûte entre 35 et 40 €.

Grâce à cet appareil de mesure, une seule goutte de lait suffit et la qualité du colostrum peut être évaluée d’un regard à travers la lentille.
Son utilisation est très simple et rapide : il faut d’abord calibrer l’appareil, nettoyer le prisme, prélever à l’aide d’une seringue quelques gouttes de colostrum, verser celles-ci sur le prisme, abaisser le couvercle et presser légèrement de manière à ce que le colostrum soit réparti sur l’ensemble de la surface.
Orienter le prisme vers une source de lumière et lire dans l’oculaire sur l’échelle correspondante la valeur en % Brix : 

Plus le colostrum est riche en anticorps, plus les chances que le veau en profite sont grandes. La qualité du colostrum dépend de nombreux facteurs maternels tels que : son âge, son alimentation, la durée du tarissement, son état de santé, son statut de vaccination.
Le minimum syndical de bonne santé de concentration en immunoglobuline est de 75g/litre.
Le colostrum peut aussi constituer une source de germes pour le veau par les trayons ou les objets en contact avec lui. Ceux-ci peuvent représenter une source de contamination bactérienne pour le veau.

Quelle quantité donner au veau ?

Ce point est variable en fonction des exploitations car certains éleveurs donnent 1l à la fois, d’autre 2l voire plus. Les veaux qui tètent leurs mères boivent la quantité disponible.
Difficile donc de donner un chiffre exact en litre. Le dicton dirait de donner un colostrum de bonne qualité en bonne quantité. En principe, il prévaut de donner 10% du poids du veau en volume total : soit pour un veau de 40 kg, il doit recevoir 4l de colostrum. Il ne faut pas omettre la physiologie de la caillette du nouveau-né qui a une contenance d’1,5 litre environ.
La température du colostrum joue également un rôle important. S’il n’est pas administré de façon naturel (au pis), il doit se rapprocher le plus possible de la température de pis. C’est d’ailleurs cette température qui oriente le lait dans la caillette en court-circuitant le rumen par la fermeture de la gouttière oesophagienne. Si le colostrum est préparé, il doit être chauffé dans un récipient type bain-marie à une température de 38° à 39°. Pensez également à chauffer le lait à une température légèrement supérieure (40°) de manière à ce qu’il soit à une bonne température une fois distribué au veau (temps de le mettre en bouteille, de se rendre à l’étable, etc.).

En combien de temps doit-on distribuer le colostrum?

Plus le colostrum est donné tôt, plus l’assimilation d’immunoglobuline est grande car la perméabilité intestinale du veau diminue rapidement durant les premières heures de la vie.

Si l’on analyse le graphique ci-dessus, l’administration du volume total de colostrum doit se réaliser durant les 24 premières heures de vie, soit 4 à 5 litres en 3 repas durant les 24 premières heures avec 1,5l à 2l lors de la première buvée.

Quelques informations pour la conservation ?

Le colostrum se conserve une semaine maximum au réfrigérateur. Il est conseillé de stocker au congélateur les meilleurs colostrums.

La congélation et la décongélation est également importante pour la qualité du colostrum :

CONGELATION :

• conserver les colostrums d’excellente qualité
• noter la date de prélèvement, le n° de traite et le n° de la vache
• congeler dans l’heure qui suit la traite à -20/25°C
• conserver un an

DECONGELATION :

• décongeler dans un bain marie, maximum à 50°C pendant 30 à 60 minutes
• éviter la décongélation à l’air libre ou au four à micro-ondes!

Source :
– montbeliarde.org
– vital concept
– gds61.fr
– Wallonie élevages