De vous à moi

Cela va sans doute vous surprendre car je n’ai absolument pas l’habitude de faire ce genre de choses mais je pensais que remettre les choses à plat, une fois, pouvait être bénéfique pour tout le monde, enfin surtout pour moi. Pour ceux qui me connaissent un peu, j’accorde de l’importance au principe de dire les choses, parfois sans langue de bois. Je ne sais pas mentir ni faire semblant. Certains me trouvent dure, froide, autoritaire…N’oubliez pas que du haut de mes 25 ans, j’ai du me faire une place au sein d’un monde d’homme. J’ai du remplacer l’irremplaçable. Moi qui suit plutôt de nature timide et réservée avec les gens que je ne connais pas, j’ai du prendre sur moi et “faire le job”. Finalement, cela s’est bien passé car vous m’avez accueilli et vous m’avez laissé faire mes preuves. J’espère ne pas vous avoir déçu. Sans doute que si, notamment lorsque j’ose dire les choses. Mon but n’est pas de blesser, mais j’aime que ce soit juste.

Au vu des récents événements qui ont dernièrement touché différentes organisations du monde du Blanc Bleu Belge, on nous avait promit des changements radicaux. Ces changements avaient pour but de rallier les éleveurs autour d’un seul objectif : la race blanc bleu belge et surtout sa promotion, au vu de l’actualité. Je suis un peu peinée de constater qu’au lieu de s’unir, comme c’était prévu, nous nous éparpillons encore une fois.  A croire, que c’est un dogme dans notre secteur : chacun pour soi et Dieu pour tous. Pourtant, l’histoire nous a démontré que les jeux de pouvoirs n’ont jamais rien apporté de concret et innovant. Cela fait partie de la nature humaine de vouloir copier et s’approprier des choses que d’autres ont créées.

Je me suis lancée dans l’aventure Facebook en 2011, à l’aube du succès de ce réseau social. Cela a d’ailleurs débuté par un groupe Facebook pour ceux qui s’en rappelle. J’ai lancé ça sans aucun projet ou sans l’idée d’en faire l’immense communauté d’aujourd’hui. Mon idée de départ, c’était simplement de partager des images avec des personnes qui n’avaient pas la possibilité de se rendre physiquement au concours et donc de voir malgré tout les animaux. La suite je pense que vous la connaissez : on m’a proposé de prendre la suite de Longpré, puis tout s’est enchaîné. Cette petite folie qu’était la page Facebook, en 2011, suivie par une poignée d’éleveurs était sincère et cela parlait aux gens. C’est quelque chose que j’ai fais par passion et je pense que ça se ressent et que c’est pour cela que les gens y ont adhéré et y adhèrent toujours aujourd’hui. D’ailleurs, vous êtes plus de 18 000 à aimer la page et presqu’autant d’abonnés. Je vous dis dès lors un grand merci!

L’agrandissement de la communauté et l’apparition des différentes plateformes (Youtube, Instagram, site internet) viennent de mes échanges avec les éleveurs ou les gens extérieurs au monde de l’élevage. Leurs regards sur certaines situations ou tout simplement ce qui marche en ce moment, ce qui est « à la mode”, me donnent des idées, des projets qui peuvent être réalisées pour sublimer la race Blanc Bleu, la promotionner auprès du grand public. Je partage parfois mes idées avec d’autres personnes en me disant qu’on peut créer quelque chose ensemble et s’associer autour de ça. Je suis naïve car cela n’est jamais arrivé et je pense que cela n’arrivera jamais. Au contraire, on se sert de mes idées, on les utilise et on me garde à l’écart. Je trouve ça triste car je pense que c’est plus intéressant de s’unir que de rester chacun de son côté alors qu’on se bat pour la même cause.

Et puis, tant qu’on y est, ma vie privée et mes fréquentations me concernent moi et moi seule. C’est lassant de s’entendre raconter que l’on a une relation avec quelqu’un ou pire qu’on est fiancé à quelqu’un alors que ce n’est absolument pas vrai! Je ne comprend pas l’intérêt d’inventer de telles choses mais que les personnes qui colportent ces rumeurs s’occupent de leur affaire. Ce serait plus respectueux pour tout le monde!

Je vous laisse avec ce texte datant de fin 2014 (première année où j’ai commencé les photos), texte que je vous avais écrit. Cela n’a jamais été aussi vrai :

« Tu ne prends pas une photographie, tu la crées » (Ansel Adams)

Après avoir braver la pluie et le beau temps, après avoir parcouru 3000 kilomètres, après avoir fait placer maintes fois les animaux pour la photo, après avoir cliqué 1.500 fois sur mon Nikon, je reviens sur ces 6 mois où ma vie a pris un autre tournant, où elle est devenue évidente et authentique. J’ai tenté durant la majorité de cette année d’emprisonner l’instant magique d’un classement : heureux pour certains, injuste et puéril pour d’autres ; de capturer l’émotion de toute une carrière en l’espace de quelques minutes où les dés sont jetés ; de capter l’innocence d”un rêve étrange devenu un moment parfait et de saisir la générosité d’une bonne surprise. 
Je me suis emparée de cette passion qui anime chacun des éleveurs qui se présente dans un ring, chacun des jurys qui s’apprêtent à prendre des décisions. Je suis devenue « la photographe », réalisatrice parfois, le point relais de la communication, publicitaire occasionnellement.
Je tenais à vous remercier, vous, sans qui tout cela ne serait pas devenu possible, sans qui tout cela ne serait plus possible, si la passion qui vous pousse chaque jour, lorsque que vous travaillez dans vos fermes, n’avait de cesse de vous pousser à aller plus loin.

Je vous remercie pour votre attention! Sachez que mes propos sont sincères et ne constituent en aucun cas une forme de règlement de compte ou quoi que ce soit. J’avais juste envie de dire et partager ces propos!