Que ce soit en laitier ou en viandeux, la famille Wilmet excelle dans plusieurs domaines. De l’enseigne qui commercialise leurs produits laitiers aux taureaux viandeux disponibles au centre d’insémination, cette famille reste humble et reste focus sur les qualités de base de l’élevage.
Le village de Flostoy, en province de Namur, abrite un des plus vieil élevage de Blanc Bleu Belge, l’élevage de la Béole. Le suffixe provient des bouleaux situés à proximité de la ferme. L’exploitation comporte deux troupeaux distincts : un troupeau viandeux avec les Blanc Bleu et un troupeau laitier avec les Holstein, dont le lait est transformé en produit de consommation. Cet élevage s’est démarqué dernièrement avec quelques taureaux disponibles dans les centres d’insémination.
L’élevage de la Béole date de l’avant-guerre. L’arrière-arrière-grand-père de Thomas Wilmet a acquis l’exploitation avant la guerre de 40-45. L’élevage de Blanc Bleu Belge a donc débuté durant les années 50 et a perduré avec son grand-père, André, et son papa Jean-Marie. Jean-Marie, Thomas et leurs épouses respectives, Carine et Jade, se partagent l’exploitation ainsi que les tâches qui lui incombent.
La race Blanc Bleu Belge est un choix évident chez les éleveurs. « Elle se démarque fortement par leurs performances, malgré qu’elle demande d’être soigneux », déclare Thomas.
Ferme de type polyculture-élevage
Les cultures sont essentiellement destinées au bétail : maïs, herbe, épeautre, betterave (pour avoir accès aux pulpes) et un peu de raygrass. Les prairies constituent la moitié des terrains exploités, soit environ 70ha.
Le fumier est soit épandu sur les terres, soit fait l’objet d’un échange paille-fumier, soit fait l’objet d’un échange fumier-digesta pour la biomasse chez Benoît Wilmet, le frère de Thomas.
Le cheptel comporte environ 200 vêlages en Blanc Bleu. La surveillance des vêlages se fait via la palpation au bassin et la torsion de la queue. Si une femelle se prépare, un fouillé est réalisé. L’âge au premier vélâge est de 25 mois en moyenne. Les femelles sont complémentées durant leur première gestation. Le colostrum utilisé est celui des Hosltein et des Blanc Bleu, traites pour l’occasion. Le colostrum est systématiquement pesé avant d’être administré au veau. Ensuite, les veaux sont soignés à la poudre de lait Vervecka de chez Vanlommel. « C’est la poudre qui possède le meilleur rapport qualité-prix selon moi », déclare Thomas.
Des taureaux de saillie sont utilisés sur la moitié du troupeau et l’autre moitié des femelles sont inséminées. Parmi les taureaux anciens utilisés qui ont marqué l’élevage, il y a eu Décor de Belle Eau, Fouquet de l’Ecluse, Cadeau de la Béole et Calin de Malihoux. Parmi les taureaux plus récents, Oasis de la Ferme des Croix, Ford du Falgi, Dario d’Embise, Hébreu de la Béole, Orateur de la Ferme des Croix, Impoli de Biert et Jeunet de la Béole.
Les critères de sélection de l’élevage sont en priorité la fonctionnalité, à savoir : aplombs, aptitude à boire, vitalité et longévité. « Je trouve que nous avons une race qui a tendance à devenir sensible, notamment au niveau de la fertilité, donc nous prônons la fonctionnalité » déclare Thomas.
L’élevage s’est déjà démarqué précédemment sur les concours. « Le plus beau succès reste Décor de Belle Eau, champion à Bruxelles en 2005. Les concours ont fait évoluer la race et lui servent une belle publicité », explique Thomas.
Le lait est transformé en produits de consommation (beurre, yaourt, glace, etc.) qui sont commercialisés sur la ferme mais aussi au sein de l’enseigne « Ca passe Cream » localisée à Gembloux, qui dispose d’une boutique, d’un salon de dégustation et d’un bar.
Des rations « faite maison »
La majorité des rations est « faite maison ». Les matières premières (soja, lin, maïs moulu, épeautre produit sur la ferme, mélasse sans urée) sont achetées par 30 tonnes et stockées sur la ferme. Les installations des loges de stockage ont eu lieu l’année dernière, période où les tourteaux ont augmenté considérablement. Les éleveurs ont remarqué que le post alimentation n’avaient pas augmenté cette année-là. « Cela demande une autre organisation. Il faut spéculer en permanence sur le prix des matières premières pour les acheter au meilleur prix. En soja, je suis couvert pendant un an par exemple. Et le fait d’acheter de grosses quantités me permet d’avoir aussi un meilleur prix » explique Thomas.
Les éleveurs sont aussi très méticuleux par rapport aux quantités qui circulent sur la ferme. Ainsi, le maïs et les herbes sont systématiquement pesés. « Cela permet de quantifier le tonnage réalisé à l’hectare », explique Thomas. Par la suite, les camions qui viennent livrer les matières premières sont pesés également. Il est déjà arrivé de constater une petite différence de l’ordre du poids du chauffeur.
L’aliment des jeunes veaux (de 0 à 6 mois) est composé de paille, épeautre, lin, maïs moulu, un peu de floconné et de la mélasse sans urée pour coller la poussière éventuelle.
À partir de 6 mois, une transition est effectuée vers un mélange plus grossier composé de maïs-herbe-pulpe avec de la paille et un correcteur qui dépend du contrat réalisé en fonction de la matière première disponible au meilleur prix à ce moment-là. Les bêtes plus matures disposent d’une ration composée de maïs-herbe-pulpe-paille, avec un léger correcteur si besoin.
Les taureaux à l’engraissement sont nourris avec la ration des jeunes veaux (paille, épeautre, du lin, du maïs moulu) et un aliment de finition de chez Quartes.
Les étables sont constitués de stabulation libres et de logettes pour les vaches laitières. Les animaux sont vaccinés pour la grippe et la langue bleue. Les mères sont vaccinées pour les diarrhées. Les vaches sont vermifugées à la rentrée de prairies et les génisses en milieu de saison. La gale est généralement traitées avec du Virbamec et de la fleur de soufre.
Malgré la conjoncture actuelle, l’exploitation sait tirer parti des formules efficientes et à moindre coût, sans lésiner sur la qualité des animaux, des aliments ou des infrastructures. L’excellente tenue des deux troupeaux montre un passage de flambeau familial réussi.
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